mercredi 10 avril 2013

Don d'organes, sauve qui (tu) peux

Bon aujourd'hui, je vais vous parler du don d'orgasmes...euh d'organes. Oui, c'est beaucoup moins excitant. 

Si je meurs en bon état et qu'il y a moyen de récupérer les pièces détachées autant que celles-ci servent à quelqu'un. Cœur, poumons, reins, foie, pancréas, intestin grêle, cornée, os, je peux bien dépanner jusqu'à 8 personnes. Car ce corps (auquel je me suis finalement fait) si je ne peux plus l'utiliser, autant le donner.


Je n'ai pas la moindre conviction spirituelle. J'ai plutôt l'esprit cartésien. Et comme le petit Jésus je ne l'ai jamais vu...Ah il est mort ? Mais c'était quand ? Ah ben je n'étais pas née ! Et il a fait don de ses organes lui au moins ? Oh pardon, je blasphème...
Bon je reprends. Sans avoir vraiment eu de réelle réflexion philosophique sur ce sujet (et ne riez pas), je ne pense pas que ma carcasse soit le refuge de ma conscience (oh c'est beau). Je n'aurais donc aucun mal, à ce que des médecins charognards attentent à ma petite personne, après ma mort.

Bref, vous l'aurez compris, je suis favorable au don d'organes. D'abord parce que cela me semble louable quoique naturel et puis parce que les autres options me paraissent pour le coup totalement dérisoires. Quel est l'intérêt de me payer un cercueil avec l'argent des héritiers pour me faire ensuite bouffer par les vers. Quant à me faire cramer et confier la garde partagée de mes cendres à mes enfants, autant finir en engrais de jardin. Il reste encore une autre solution, donner mon corps à la science, et ma foi, sans doute ai-je un côté "cougar" pour ne pas l'occulter totalement et accepter volontiers de me faire charcuter par de jeunes étudiants en médecine.

J'ai donc ma petite carte de donneur d'organes dans mon portefeuille. Certes, cette carte n'est pas obligatoire mais elle témoigne au moins de ma volonté. En fait, depuis 1976, toute personne est considérée consentante d'office aux dons d'organes si elle n'a pas manifesté son opposition de son vivant en s'inscrivant sur le Registre national des Refus auprès de l'agence de biomédecine. C'est le sénateur Henri Cavaillet qui est à l'origine de cette loi, il est d'ailleurs décédé en février dernier à l'âge de 99 ans, autant dire qu'il n'a pas du pouvoir faire don de grand chose (Ah pardon, je blasphème encore).

Vous vous dites que la pénurie d'organes ne devrait pas exister puisqu'on pourrait en théorie prélever tout le monde. Bien vu. Mais en pratique, je pense que les médecins doivent respecter la douleur des familles et leur demander la permission. Et tout porte à croire, que beaucoup d'entre elles refusent les prélèvements.

C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai toujours ma carte sur moi. Il ne faudrait pas que, le jour J, on me laisse pourrir sur place faute d'avoir pu joindre mes proches pour leur demander ma volonté ou pire que ceux-ci refusent ce pour quoi je m'étais engagée. Vous allez me dire, tu t'en fous tu seras morte, oui mais, même morte, je ne veux pas être contrariée.

Alors loin de moi l'idée de faire du prosélytisme mais sachez qu'il vous est possible d'obtenir une carte de donneur sur internet mais vous pouvez aussi écrire un petit mot et le glisser dans votre portefeuille, du style "Si je trépasse, donnez mes organes à la populace". Ça devrait également faire l'affaire.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...