mercredi 13 mars 2013

Il était une fois "Belle et Bête" de Marcela Iacub

J'ai lu d'une traite sans déplaisir et sans ennui les 120 pages de "Belle et Bête". A mon humble avis, celui d'une petite lectrice de base ni cochonne, ni gaucho(nne), c'est plutôt intelligent, drôle, déjanté...bref, j'ai bien aimé.

Cette autofiction à mi-chemin entre le conte et la fable ne méritait pas à mon sens d'être autant fustigée. Certes, elle serait passée totalement inaperçue si le personnage principal n'était pas DSK (qui n'est jamais cité d'ailleurs) et finira sans doute très vite aux oubliettes. Mais enfin, si on occulte son sujet, le style me semble digne d'intérêt.

L'écriture est étrange voire dérangeante, très originale et audacieuse. La métaphore porcine présente tout au long du livre pourrait en lasser plus d'un. Il est effectivement inutile de poursuivre la lecture au-delà de la 4ème de couverture, si vous n'arrivez pas à coller aux délires porcins de l'auteure.

Morceau choisi :

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Le synopsis en deux mots :
Marcela Iacub raconte sous une forme métaphorique sa passion amoureuse (sept mois environ) pour celui que l'on pourrait appeler le "serial fucker" (ouais ça en jette !).

Le livre est basé sur l'ambivalence qui existe en chacun de nous (notre côté clair et notre côté obscur). DSK est mi-homme (intelligent mais peu intéressant, lâche, insensible, antipathique et très égoïste) et mi-cochon (soumis à une folie lubrique qui le pousse à baiser toutes celles qui passent belles ou moches d'ailleurs qu'importe).

Le dédoublement permanent entre l'homme et la bête fonctionne très bien.

Le cochon est magnifié tout au long du récit tandis que l'homme qui cohabite avec lui est dévalorisé, bassement méprisé :


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Amateurs de fesses et de poils, passez votre chemin, vous serez très déçus : pas d'acte sexuel, pas de pornographie...


Toutes les scènes charnelles sont décrites de manière allégorique, onirique et fantastique.


Même la plus cruelle et sordide d'entre elles :
Oui, c'est assez terrible ! Fiction ou réalité ? Fantasme ou métaphore ? La violence fut-elle psychique ou physique ?

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Sous les traits du cochon, Marcela Iacub rend le protagoniste plutôt sympathique et attachant. Il est alors disculpé, devient une victime, une victime de ses pulsions porcines. C'est d'ailleurs cette "théorie" qui peut laisser amères certaines d'entre nous. Dédouaner ainsi ce jouisseur violent non seulement parce que le malheureux est gouverné par son cochon mais aussi parce qu'il est le pantin/caniche de l'héritière qui lui sert de femme, peut sembler un peu facile et même malsain.



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N'en déplaise à certains, ce livre est selon moi, avant tout ...le déballage médiatique et les soi-disant fins commerciales, une déclaration d'amour à un homme sans doute incapable d'amour.



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